Quand apparaît l'être que j'aime, une mélodie résonne en moi.
C'est ma propre mélodie qui me rend heureux, mais qui s'approfondit et s'enrichit de la sienne.
Quand il s'en va, je déborde de sa musique et de la mienne qui ne se gênent
pas mais se complètent, élargissant notre sentiment de bonheur, ce bonheur
que nous sommes.
Cette mélodie se répand en moi, mais elle ne m'envahit pas, elle me laisse
libre d'écouter d'autres mélodies. Et même si la suivante diffère, elles
enrichissent toutes ma propre mélodie, l'agrémentant de nuances harmoniques qui l'embellissent.
Plusieurs mélodies peuvent m'enchanter d'une manière spéciale, se distinguant des autres, mais je ne m'attache à aucune d'elles et ne désire pas qu'elles m'attachent. Écouter un seul instrument dans la symphonie, c'est se priver de l'harmonie du concert. Aimer, c'est écouter tous les instruments.
A. De Mello